La course pour mettre au point un vaccin sûr et efficace contre la covid-19 bat son plein. Pourtant, selon une nouvelle analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Afrique n’est pas encore prête pour la campagne de vaccination contre cette pandémie. Au cours d’une conférence de presse virtuelle, jeudi 26 novembre 2020, Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a révélé des chiffres sur l’état de préparation du continent. Des chiffres qui donnent froid dans le dos.
La planification et la coordination, les ressources et le financement, les régulations liées au vaccin, les services de livraison, la formation et la supervision, le suivi et l’évaluation, la logistique, la sécurité des vaccins et la surveillance, la communication et l’implication communautaire, voilà les dix secteurs clés du document d’évaluation de l’OMS pour la planification de l’introduction du vaccin contre la covid-19 en Afrique. Un document qui fournit d’ailleurs une feuille de route pour l’introduction de ce vaccin.
L’Afrique n’est pas prête
Pourtant, dans la région africaine de l’OMS, soit 47 pays, le taux de préparation à cette introduction est de 33 %, soit un taux inférieur au niveau de référence de 80 %, indique l’OMS dans un communiqué du jeudi 26 novembre 2020.
Malgré toutes les dispositions mises en place par l’OMS et ses partenaires pour assurer la protection à 20 % de la population africaine en leur fournissant suffisamment de vaccins, l’analyse « des données de l’état de préparation des pays montrent que 49 % ont identifié les populations prioritaires pour la vaccination et ont des plans en place pour les atteindre ». Outre cela, seuls 44 % des pays disposent de structures de coordination prêtes et 24 % de plans adéquats pour les ressources et le financement, 17 % ont des outils de collection et de suivi de données en place et 12 % ont « des plans pour communiquer avec les communautés afin de construire la confiance et susciter une demande de vaccination ».
Impliquer les communautés
Selon Dr Moeti, « si les communautés ne sont pas associées et convaincues que le vaccin protègera leur santé, nous ferons peu de progrès ». À l’en croire, il est essentiel que les pays s’adressent « aux communautés et soient attentifs à leurs préoccupations et leur donnent voix au chapitre dans ce processus. » Ce qui conduitDr Matshidiso Moeti a indiqué que « la plus grande campagne de vaccination dans l’histoire de l’Afrique est sur le point d’être lancée ». À ce titre, précise-t-il, « les gouvernements africains doivent urgemment intensifier leur préparation ».
Selon les estimations de l’OMS, le coût pour l’introduction du vaccin contre la covid-19 en Afrique à l’intention des populations prioritaires est évalué à près de 5,7 milliards de dollars US. Un chiffre qui ne prend d’ailleurs pas en compte les coûts supplémentaires de 15 % à 20 % pour le matériel d’injection et la livraison des vaccins, précise-t-on.
Fousseni Togola
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